Giulio Cavalli aux Editions de l’Observatoire

Résumé :
« Giovanni Ventimiglia est pêcheur. Il vend son poisson au marché de DF, une petite ville italienne accrochée à la côte comme beaucoup d’autres, avec un curé qui sermonne et qui va au bordel, une chaîne d’actualité locale qui enflamme le coeur des ménagères avec son présentateur grisonnant et son afflux de touristes estival. Mais un matin de mars, en accostant au port, Giovanni découvre un cadavre, celui d’un jeune homme venu d’ailleurs. Après lui, les découvertes se succèdent sans que les autorités locales ne parviennent à trouver un fil conducteur, une raison logique à ces vagues mortifères. Désemparée, la petite ville appelle à l’aide, et finira par mettre au point une bien étrange stratégie pour venir à bout de ces vagues macabres… mais s’en relèvera-t-elle indemne ? »
Une dystopie dérangeante.
Ce roman est tout sauf ce à quoi je m’attendais, mais quelle claque, quelle puissance !
Je trouvais les phrases très longues au début, ce qui me dérangeait un peu et qui m’empêchait de m’accrocher à l’histoire. J’ai ensuite t tout de suite compris que ce roman allait être particulier.
L’auteur nous décrit cette dystopie en 2 parties, une concernant les morts et une concernant les vivants. Tout commence lorsque les habitants du petits village au premiers abords tranquille appelé DF se retrouvent ensevelit sous des milliers de cadavres migrants. C’est à partir de ce moment la que leur tranquillité se voit basculée et que la descente aux enfers commence. Des non-dit, des mensonges, des disputes paraissant benignes au début, jusqu’a ce que nous nous rendions compte de l’horreur qui se passe sous leurs yeux.
Attention, ne pas lire ce livre proche du moment du repas, âmes sensibles s’abstenir.
Faut-il être égoïste et penser à soi même em situation de crise ou tout tenter pour sauver le village ? Certains n’ont pas hésiter longtemps et privilégient l’argent. Cela reflète une société qui n’est pas si loin de la société actuelle, ce qui peut paraitre effrayant dans cette dystopie. J’ai également pu reconnaitre certaines contraintes au niveau des libertés qui ont pu avoir lieu lors des confinements, ce qui parle également à beaucoup d’entre nous et qui nous rapproche encore une fois, d’une certaine réalité.
Il y a également une dimension très psychologique derrière cette tragédie, étant les émotions de groupe et leurs conséquences sur l’acceptable ou l’inacceptable.
« Nous nous occupons des morts mais ce sont des morts. Nous ne comprenons pas qu’il faut s’occuper des vivants. Don Mariangelo, est-ce méchant de penser cela? »
Giulio Cavalli – A l’autre bout de la mer
Un livre court mais tellement intense, dérangeant et malaisant. Des métaphores poétiques concernant les complots et les relations politiques. Un livre que j’ai beaucoup eu de mal à lâcher et que j’ai lu d’une traite, malgré la dureté et des horreurs décrites par l’humanité de ce village. Un livre puissant à lire, c’est certain, et qui devrait être plus connu de tous. Ne vous fiez pas à la jolie couverture, car l’horreur commence dès les premieres pages. Engagé contre la mafia, l’auteur est sous protection policière actuellement et c’est aussi pour cela que ce roman aborde une dimension politico-économique, parfois absurde, mais pas impossible de nos jours malheureusement.
Belle lecture.